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La nature, en principe

Dernière mise à jour : 25 mai 2023

Il y a cette croyance associée au visuel un peu cliché véhiculé par la Chine et partout dans le monde, comme quoi le taichi serait réservé à ceux qui ne peuvent pas ou ne peuvent plus aller vite. Que nous serions lents par défaut, retranchés sur le temps comme une fleur en fin de vie. Que seule l'incapacité, l'excès de stress ou la fatigue seraient les prérequis de base pour rentrer dans la "boxe de l'ombre".


Cette vision est bien évidemment erronée, l'objet du taïchichuan étant en premier lieu la connaissance: celle qui se déploie au contact du réel, a l'écoute des choses. Celle qui nous mène, si j'ose dire, corps et âme dans le procédé du vivant.


Un maître Soufi disait "Je ne peux avoir de vraie discussion qu'avec une personne qui sait vraiment faire quelquechose. Même si ce n'est qu'une seule chose. Même si c'est seulement faire du café." La citation est approximative et de memoire, mais le sujet est le même: connaître réellement ce sont on s'occupe, n'est pas TOUT savoir sur la chose, mais être en contact avec la nature de celle-ci. Et il n'est pas nécessaire d'être spécialisé dans le taichi pour oser penser qu'on le connait et qu'on le pratique vraiment: les details techniques peuvent meme nous éloigner d'une réelle connaissance. Il est par contre nécessaire d'entrer au contact de la nature du mouvement, de la respiration, de l'intention ou de la détente (réponse a choix multiple mais soyons brefs: de la conscience).


Quoi qu'il en soit et par quelque bout de la lorgnette que ce soit, l'entrée dans le principe de la connaissance ramène au coeur, inévitablement. Et le signe de ce principe est le silence et la joie, raison pour laquelle nous ralentissons. Notre lenteur est une accélération de la présence. Pour être partout a la fois sans être aux prises. Pour être multiple tout en etant un.


Car lâcher prise à tout savoir, ce n'est pas rejeter le savoir: c'est l'englober, le digérer entierement vers l'unité. Lâchez prise, pratiquez une heure au moins non stop de temps a autre, une fois par semaine au moins comme l'on va au cinéma, comme l'on prend le soleil, comme on contemple les choses; sans réfléchir a votre enchaînement, sans chercher la perfection. Laissez vous fondre dans le mouvement avec toutes ses aspérités et sa rondeur mélangées. Le mental relié au coeur disparait dans le silence - c'est comme s'endormir sans perdre conscience.


Une action, un repos, en même temps... Dans l'équilibre profond, à la fois dehors et dedans...


Là où tout se confond vers la clarté


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