La pratique avec partenaire est une absolue nécessité en Taïchichuan: sans elle, aucune possibilité de savoir si les axes et ouvertures proposées deviennent efficaces sans effort. La plus grande difficulté réside dans le fait d'accepter que l'Autre soit différent, non pas dans sa version sociale, mais dans son intention et sa capacité d'écoute. Voir son ou sa partenaire de pratique comme un adversaire devient très vite une aberration en Taïchi: il s'agit de soi, comme toujours, et les plus grandes résistances de l'Autre sont toujours l'opportunité de laisser disparaitre les nôtres, dans une relation authentique de respect et d'intégrité.
Push-hands, ou Tuishou en Chinois (la poussée des mains) comporte des règles que l'on aborde par des "chansons" accompagnées des gestes de base An, Ji, Peng, Lü (On, Djaï, Ban, Loï).
Les applications et tests martiaux sont pratiqués avec lenteur et écoute afin de ne pas stresser plus que nécessaire une personne n'ayant jamais fait de combat, ce qui est l'immense majorité des nouveaux élèves en Taïchi. Cependant, expérience ou pas, le Taïchichuan ne sera jamais considéré chez nous comme une technique d'autodéfense bien qu'il soit un art martial redoutable: nous préférons l'accueil, l'écoute et la bienveillance au fait de donner et recevoir des coups. Seuls les enseignants, assistants et quelques élèves particulièrement motivés viendront un jour à la pratique martiale à vitesse réelle, une fois que le calme intérieur et l'intégration des mouvements permettent aux émotions de ne pas être le protagoniste principal de la relation. Le Taïchi permet une vitesse sidérante au bout de quelques années, après des heures et des heures de pratique lente, comme tout bon joueur de piano le vit par exemple.
D'autres pratiques telles que Daloï, Daloï tournant et Fighting Form viennent compléter la connaissance de la pratique à deux. Elles interviennent cependant assez tard dans l'apprentissage afin de ne pas apporter de confusion.